Après être devenue suédoise et avoir acquis le statut de port franc, St Barthélemy poursuit son essor économique sans précédent. L'île devient un lieu où toutes les religions, toutes les nationalités peuvent se rencontrer et commercer librement, tissant ainsi, à l'aube du 19ème siècle, les pis d'une société cosmopolite et prospère. Malgré les troubles qui agitent les mers comme les terres, à travers la capture de navires suédois par les puissances anglaise et française, la présence constante des corsaires, les échos lointains de la Révolution française, ou encore la fureur dévastatrice de l'ouragan de 1792 qui anéantit 51 demeures et fauche 26 âmes à Gustavia, l'île continue d'accueillir, jour après jour, de nouveaux habitants. Elle réaffirme sa vocation de carrefour commercial où les cultures se mêlent et où les opportunités florissent. En 1799, le montant des exportations au départ de St Barthélemy atteint presque 1,7 million de piastres gourdes, contre approximativement 336 000 piastres gourdes pour les importations. Gustavia, avec ses artères urbaines qui subsistent encore aujourd'hui, se dresse déjà en tant que ville d'importance, reconnue dans toute la Caraïbe. Plus de mille navires y font escale chaque année, si bien qu'en 1800, environ six mille âmes habitent l'île, dont près de cinq mille rien qu'à Gustavia.
La Suède, cherchant à préserver sa neutralité au sein des multiples conflits qui déchirent les nations européennes, se retrouve toutefois prise au piège le 20 mars 1801, lorsque la flotte anglaise surgit, sans aucune déclaration de guerre au large des côtes de Saint Barthélemy. Dépourvue de forces combattantes en nombre suffisant, l'île ne peut se défendre et se résigne à se rendre aux Anglais, évitant ainsi toute effusion de sang. Après une année d'occupation anglaise, durant laquelle les premières pierres du fort anglais seront posées, les Anglais finissent par rendre St Barthélemy à la Suède, le 10 juillet 1802, dans un état déplorable. Les chantiers navals de Gustavia subissent une forte dégradation de leurs ressources suite au massacre des arbres Gaïacs perpétré sur l'île. L'Angleterre consent même à verser une somme de 9000 livres en réparation des dommages causés pendant cette période d'occupation. Balthazar Bigard, alors consul de France, et ses descendants, n'auront de cesse de se faire rembourser des sommes astronomiques jusque sous la 3ème République. En 1807, c'est au tour des Français de fondre sur St Barth, usant de la surprise comme arme de prédilection. Cet épisode ne durera pas longtemps mais rappelle à nouveau à la petite colonie les faiblesses de leur défense militaire.
En 1810, le Gouverneur Ankarheim se retrouve face à une mutinerie qui élèvera August Nyman au rang de héros, tandis qu'un des Suédois les plus remarquables, Samuel Fahlberg, sera relégué au triste statut de traître.
En 1811, on ne dénombre pas moins de 1793 passages de navires dans le port de Gustavia, témoignant ainsi de la vitalité incessante de ce lieu vibrant et animé. Dans les annales de la presse, <<The Report of St. Bartholomew>> se distingue comme le premier journal imprimé à Saint-Barthélemy. Fondé en 1804 par le Juge suédois Andrew Bergstedt, il change de mains en 1811, pour celles de son nouvel éditeur John Allan, <<homme libre de couleur>>, qui en tient les rênes jusqu'en 1819.
A partir de 1827, un nouvel hebdomadaire voit le jour, intitulé <<The West lndian>>, et un mensuel, rédigé à la main, baptisé <<Gustavia Free Press>>, apparaît vers 1831.
Ces publications sont principalement rédigées en anglais, tandis qu'au quotidien on s'exprime avec les langues de Molière et de Shakespeare. Le suédois, hormis pour certaines situations à l'instar des prêches religieux, demeure peu usité, étant donné qu'il n'y eut jamais plus de 127 Suédois réunis simultanément sur l'île. Sur le vieux continent, le début du XIXème siècle français est dépeint dans les pages de Victor Hugo, << Les Misérables >>, publié plus tard. Tandis que les mots s'animent sous la plume de Jane Austen, Mary Shelley, Stendhal ou René Descartes, << Le radeau de la Méduse>> de Géricault en 1819, << La liberté guidant le peuple >> de Delacroix en 1830 émergent comme des chefs-d'œuvre artistiques. A l'écart de ces hauteurs créatrices, la révolution industrielle transforme l'Europe, dont les frontières ont été bousculées par un homme, Napoléon Bona parte, autoproclamé empereur des Français en 1804. A Saint Barth, à partir des années 1820, les prémices d'un déclin se font sentir après la splendeur des années passées. Les signes précurseurs d'une chute économique se manifestent à travers l'établissement de nouveaux comptoirs commerciaux, et se reflètent de manière évidente par une diminution constante de la population.
August Nyman voit le jour le 13 août 1779 à Stockholm. Il débarque à St Barthélemy le 9 juillet 1802 et prend alors son poste dans la garnison en tant que Caporal. Signe s’il en est d’une destinée singulière, son arrivée coïncide, à un jour près, au départ des Britanniques. Ces derniers qui avaient occupé St Barthélemy depuis mars 1801, quittent Gustavia le 10 juillet 1802. Exceptées les premières pierres du fort anglais édifié à la sueur des esclaves, ils abandonnent l’île dans un état pitoyable. Au début du 19ème siècle, St Barthélemy vit une période agitée. Le caporal âgé alors de 23 ans, est rapidement confronté à la réalité. La garnison suédoise, usuellement composée d’une trentaine de soldats, ne peut compter qu’une dizaine d’hommes valides, parmi lesquels on retrouve l’auguste Nyman. A la suite d’une attaque de corsaires français en 1807, une milice est alors créée dans l’objectif d’apporter un renfort à une garnison en mauvaise santé. Le 22 septembre 1810, le Gouverneur Hans Henrik Ankarheim, donne l’ordre de désarmer cette police citoyenne. Les miliciens, avec à leur tête des marchands influents, s’insurgent de cette décision et le mécontentement de ces derniers se transforme rapidement en révolte. Le terme exact se rapprocherait plus de mutinerie, car l’événement fut rapide, sans recours à une force excessive, sans victimes, sans dégradation et dans un cadre militaire. Les dessous de cette insurrection manquent quelque peu de clarté et s’inscrivent dans un contexte singulier. En effet, sur les îles de la Caraïbe, les esprits sont influencés par les événements extérieurs, dans l’ombre des guerres napoléoniennes et dans le prolongement des Révolutions française et américaine. Royalistes et républicains s’affrontent pour le contrôle des colonies, la révolte haïtienne, sous l’impulsion première de Toussaint Louverture, donne des envies de liberté, la politique raciale s’oppose à l’évolution humaniste… Au sein même de la petite colonie, le concept d’identité nationale s’insinue. Les naturalisations vont bon train, mais les nouveaux suédois ne disposent pas des même droits politiques que ceux accordés aux natifs. Frustration, intérêt personnel et allégeance s’opposent à la rigidité du gouvernement en place. Le tout assaisonné du caractère insulaire de près de 5000 habitants, rien qu’à Gustavia, port de marins accoutumés à la piraterie, sont autant de raisons motivant ladite mutinerie. La colère gronde dans les rues.
Après avoir appréhendé le commandant Bergstedt, les mutins se dirigent alors vers l’Hôtel du Gouverneur où le maître des lieux, Ankarheim, sera retenu contre son gré. Pendant ce temps, Samuel Fahlberg arrive à la batterie du fort Gustav III où il retrouve le sergent-major August Nyman. Selon les écrits de Frank Olrog, « Fahlberg donna l’ordre de charger quelques canons et de les orienter vers la ville et la rue principale, qui était remplie de gens bruyants. Nyman refusa d’obéir à ces ordres et obtint de Fahlberg qu’il reste dans l’expectative. Par-là, il empêcha un vrai massacre et la destruction de Gustavia. » Cette version fut toujours contredite par S. Fahlberg qui clama jusqu’au bout son innocence. Pour certains observateurs, Samuel Fahlberg, l’un des premiers suédois à rejoindre l’île, médecin, secrétaire du gouverneur, géomètre, ingénieur, inspecteur des douanes et des finances, directeur du cadastre et de l’arpentage de l’île, membre de l’Académie des Sciences, sauveur d’une grande partie de la population grâce à une campagne de vaccination contre la variole en 1798, aurait été la victime d’un complot. Ce personnage central de St Barthélemy, qui nia toutes les accusations dont il faisait l’objet, fut exilé et condamné à mort pour trahison. Il rendit l’âme le 28 novembre 1834 à St Eustache, sans savoir qu’il avait été gracié et réhabilité un mois plus tôt, par le roi de Suède. A la suite de son action courageuse (ou pas), August Nyman, qui avait su éviter un carnage, est alors salué comme un héros à travers la ville, et même au-delà, sur les îles voisines. Promu lieutenant, il meurt le 1er novembre 1814 d’une entérite. Selon le Report of St Bartholomew du 19 novembre 1814, une quête fut organisée pour honorer d’un monument le héros de 1810. L’urne funéraire, exécutée par le sculpteur notoire, Johan Nicklas Bystrom, fut d’abord placée sur la tombe d’August Nyman dans le cimetière de Public, puis sur une colonne au fort Gustav III en 1817. Sur un côté de l’urne en marbre, on distingue un tableau en bas-relief, orné de deux anges, qui porte la traduction suivante: «August Nyman fut conduit ici en 1814 par de nombreux amis différents quant à leur langue et leur couleur mais unis dans leurs larmes. Il est beau de mourir ici.» De l’autre côté on peut apercevoir une « figure allégorique représentant la déesse des Indes occidentales ». Elle porte un caducée et à ses pieds, un esclave agenouillé lui présente de la canne à sucre. La caducée, emblème de la médecine, symbolise aussi le commerce et l’éloquence. Sur le haut du caducée, on retrouve un bonnet phrygien (ou liberty cap), bien connu des révolutionnaires français et américains, comme emblème de la liberté. L’urne funéraire payée par les habitants (« toutes les couches de la population libre de Gustavia avaient participé ») a été classée au titre des Monuments Historiques en 1977. La rue menant au fort Gustav porte également le nom d’August Nyman, depuis 1984.
Au cours du XVIIIème siècle, les aspirations suédoises d’expansion territoriale ultra-marine se précisent. Gustav III, sacré roi de Suède en 1772, à l’âge de 26 ans, nourrit l’ambition de bâtir un empire colonial dans les Caraïbes, afin d’inscrire son pays au même rang que les grandes puissances coloniales européennes
Du côté de la Mère patrie, où l’ancien Régime étend encore son règne, la société repose sur les fondations des privilèges et du pouvoir, sur la monarchie absolue du droit divin. Les vents du changement soufflent.
pourtant, annonçant l’imminence de la Révolution française, tandis que les déflagrations de la guerre d’Indépendance américaine, achevée en 1783, résonnent encore. Cette même année, dans un autre domaine, on notera l’envol de la toute première montgolfière.
C’est à Paris que le sort de Saint Barthélemy se joue. Un accord signé voit le jour le 1er juillet 1784, entre Gustav III et Louis XVI, qui avait encore toute sa tête. La France cède ainsi Saint Barthélemy à la Suède, en échange de droits d’entrepôt dans le port de Göteborg.
Un rapport de la même année apporte quelques éléments descriptifs de la colonie:
«Un nègre esclave sert de médecin dans l’isle ; il a la confiance de tout le monde. On le dit fort entendu pour la saignée et les fractures ou blessures. Un européen marié à St Barthélemy sert d’écrivain, de notaire etc. et règle les a!aires des habitants. Elles sont en mauvaises mains attendu que c’est un ivrogne… Il s’exporte communément de cette isle trois cents balles de coton par an.»
La prise de possession de l’île s’esquisse dès le 30 janvier 1785 à travers l’arrivée du navire suédois «Enigheten».
Elle deviendra officielle lorsque la frégate «Sprengtporten» partie de Göteborg le 4 décembre 1784, accoste dans la baie de Carénage le 6 mars 1785, avec à son bord, celui qui deviendra le premier gouverneur suédois de St Barthélemy, Salomon Von Rajalin. Accompagnant ce dernier, un certain Samuel Fahlberg, qui marquera de son empreinte l’histoire de l’île.
Une nouvelle ère, marquée par le sceau de la couronne suédoise, débute alors. Le 7 septembre 1785, la ville fraîchement renommée est déclarée port franc par décret royal, exempt de toutes taxes et ouvert à toutes nationalités. Un projet économique mûrement réfléchi, qui bénéficie même du soutien de Thomas Jefferson, qui voit en St Barth un instrument utile pour favoriser les relations commerciales entre la Suède et les Etats Unis. L’occasion également de réglementer en terme financier, la traite des esclaves, qui vivront sur l’île selon les règles du «code noir» suédois à compter de 1787.
La ville de Gustavia, baptisée en l’honneur de son roi, se dessine en lieu et place de Carénage. Ses rues, tracées et pavées grâce au labeur des esclaves, bordent des bâtiments de pierre et de bois. Les forts, au nom royal de Gustaf, Karl et Oscar sont érigés pour veiller sur cette nouvelle terre d’opportunités tandis que clochers et églises élèvent leurs fondations vers les cieux. L’île, qui à l’arrivée des suédois, comptait 749 habitants, va rapidement attirer de nouveaux résidents avec le statut de port franc et doubler de population dès 1786. Le commerce florissant suggère prospérité pour ces hommes et ces femmes venus des quatre coins du monde. Le port de Gustavia accueille des navires, chaque jour plus nombreux, issus d’horizons lointains et gorgés de marchandises précieuses pour la nouvelle colonie.
Saint-Barthélemy devient une escale commerciale incontournable dans la Caraïbe et connaît alors un boom économique sans précédent.
Cette ère, qualifiée «d’époque dorée» contraste avec la réalité révolutionnaire française. En 1789, la prise de la Bastille précède la Déclaration des droits de l’Homme et la vague révolutionnaire met fin à la monarchie absolue. Les deux rois qui avaient changé la destinée de Saint Barthélemy meurent, pour l’un, assassiné à Stockholm en 1792, pour l’autre guillotiné à Paris en 1793. Les idées de la Révolution se répandent également dans les Antilles, comme avec la Révolte menée par Toussaint Louverture à Saint Domingue, mais ne semblent pas freiner l’essor économique de l’île. Au début du 18ème siècle, Gustavia compte à elle seule, près de 5000 habitants, devenant ainsi la sixième plus grande ville de Suède.
En 1800, il y avait à St Barthélemy : 40 marchands, 3 navires affectés uniquement au transport des articles d’épicerie, 17 épiciers, 2 agents d’assurance, 8 hôtels et salles de billard, 22 débitants de boissons pour étancher la soif, 6 boulangers, 4 bouchers, 3 bijoutiers, 1 horloger, 1 forgeron, 8 maçons, 7 charpentiers de marine et 9 en bâtiments, 2 menuisiers, 6 tailleurs, 3 cordonniers, 1 chapelier…
Après les glorieuses années, l’île subit une transformation graduelle, tel un air mélodieux s’estompant dans le crépuscule. La population, naguère foisonnante, décline inexorablement, passant de 4394 âmes en 1830 à 2555 une décennie plus tard. Seules quelques maigres exportations subsistent encore.
En ville, où flotte le drapeau aux couleurs bleu et jaune, un kaléidoscope de nationalités se côtoyait au début de la période suédoise. Les ruelles qui s'animaient des récits venus d'ailleurs sont, au milieu du 19ème siècle, un peu plus désertes. Les bâtiments édifiés par les mains contraintes des esclaves, témoignent encore aujourd’hui du passage suédois. Aux immeubles, s’ajoutent la construction de citernes, permettant de recueillir le précieux liquide tombé du ciel.
Dans les campagnes sereines, les habitants se confient pieusement à leur foi catholique, y trouvant réconfort malgré les ombres d’appréhension et les voiles d’ingénuité qui s'y mêlent. Les austérités que pourraient imposer l'Église semblent pâles en comparaison des aléas du quotidien. La vie revêt une certaine simplicité, un bonheur qui ne connaît pas l’ambition. Chacun cultive son jardin, pêche, élève quelques bêtes, et se délecte des fruits offerts par mère nature.
Le 9 octobre 1847, en un jour mémorable, les chaînes infames de la servitude se brisent enfin à Saint Barthélemy : c’est l’abolition de l’esclavage ! L’État suédois, rachète la liberté des esclaves qui constituent à cette date près de 20% de la population. L'île, bercée par cette émancipation d’une portée historique, entame un nouveau chapitre de sa destinée.
Mais les épreuves s'abattent sans relâche, tel un sort funeste. Aux prises avec un déclin économique indéniable, l'île doit aussi affronter la fureur des cyclones qui balaient ses contrées en 1820, 1837, 1850, 1867, et 1876. Des sécheresses implacables se succèdent. Une dramatique épidémie de fièvre maligne, en l'an 1840, fauche plus de 300 âmes, plongeant l'île dans le deuil et la douleur. Des tremblements de terre, messagers de la colère souterraine, secouent Saint Barthélemy en 1843 et 1867. Enfin, le Grand Incendie, un brasier indomptable, se déclare le 2 mars 1852, à proximité directe de la maison Dinzey. Il réduit en cendres une majorité de la zone sud de Gustavia - dite aujourd’hui la Pointe -, mettant à genoux la ville, et consumant par les flammes 135 maisons. Tant de tragédies, annonciatrices d'un dénouement inéluctable, sont de nature à ébranler la résilience de la colonie.
Dès la fin des années 1860, où les dernières notes de l'administration suédoise semblent s’évanouir peu à peu, la lointaine couronne, trop accablée par le fardeau financier de l'île, tente vainement de la vendre aux Américains, à la Prusse, puis aux Italiens qui auraient souhaité en faire un bagne. Mais le cours du destin n’emprunte pas ce chemin.
En 1875, la population de l'île s'est réduite à 2374 âmes. Un vote, porteur d'un dénouement inéluctable, est proposé à la population, les invitant à se prononcer sur le retour de Saint Barthélemy sous le pavillon français. Une seule voix, parmi les 352 exprimées, s'élève contre cette réunification attendue. C’est donc la Rétrocession, et les cœurs se serrent pour dire adieu à une ère révolue.
Le 16 mars 1878, dans une ambiance empreinte de mélancolie, le drapeau suédois est abaissé, signant la fin de l'époque suédoise sur cette terre insulaire. Les derniers Suédois, s'en iront à bord de la frégate Vanadis le 20 mars 1878, laissant derrière eux des souvenirs et des histoires à jamais gravés dans les mémoires.
Et ainsi s'achève un chapitre de l'histoire, tandis qu'un autre, nouveau, s'écrira avec l'encre des promesses et des défis à venir.
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