EPOQUE PREHISTORIQUE

Lors des glaciations du Quaternaire, il y a quelques centaines de milliers d’années, Saint Barthélemy, Saint Martin, Anguilla et leurs îlets périphériques formaient une seule et même île : le banc d’Anguilla.

La mer étant à un niveau bien plus bas (-110 m par rapport au niveau marin actuel), nos territoires étaient reliés, formant ainsi la plus grande île émergée des petites Antilles. La biodiversité, préservée par le prolongement des terres, pouvait être commune. A l’instar des tortues géantes des Galapagos, une mégafaune endémique vivait sur le banc d’Anguilla.

Preuve tangible de l’existence de ces animaux géants, des restes fossiles de rongeurs colossaux, l’Amblyrhiza inundata (proche du chinchilla), aussi appelé hutia géant à dents émoussées, ont été retrouvés à Anguilla et à St Martin datant de -125 000 ans. Plus récemment, des fossiles ont été identifiés sur l’îlet Coco, découverts par Gilles Maicent en 2010 et datant d’environ 500 000 ans pour les plus vieux.

Ces créatures, de taille modeste au départ, ont pu coloniser le banc d’Anguilla par radeau ou en empruntant une continuité terrestre depuis l’Amérique du Sud. Ces animaux géants ont disparu bien avant l’arrivée des premiers amérindiens dans les Antilles, il y a environ 7000 ans.

Leur taille gigantesque comparable à celle d’un ours brun, comme leur masse pouvant atteindre 200 kg, seraient une conséquence directe de l’isolement insulaire. On parle ainsi de gigantisme insulaire.

Aujourd’hui, St Barth est l’île touristique que vous connaissez, où la nature, quoique différente de celle d’autrefois, continue d’inspirer. Les traces de ces animaux géants, bien qu’effacées par le temps, demeurent un témoignage fascinant de la richesse passée.